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Le site du Conseil National pour la Résistance - Mouvement Umnyobiste (CNR - MUN)
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18 mars 2008

Dzana Seme, opposant farouche au Régime: la Diaspora doit chasser Paul Biya du pouvoir


Diaspora Camerounaise: l'heure du choix décisif

http://www.africanindependent.com/cam_emeutes_diaspora_choisir031808.html


Au moment où le régime de Paul Biya vient de signer par le sang sa détermination de ne céder le pouvoir que sur les cendres du chaos promis depuis 1992, l'intérêt supérieur du Cameroun nous invite à décider. Au moment où nos enfants, petits frères et petites sœurs nous ont clairement signifié que la seule voie pour libérer notre pays commun des mains des antipatriotes gouvernants est l'insurrection populaire, nous devons clairement décider entre la voie insurrectionnelle choisie par notre Peuple et la solution du chaos répressif et sécessionniste décidée par les " élites " au pouvoir. Après l'échec cuisant de la solution de l'espérance du miracle des " règles républicaines " occidentales quand au changement demandé par le Peuple - les leaders des partis politiques qui se voulaient l'équivalent de la démocratie étant aujourd'hui à la touche -, nos théories occidentalistes ne sont elles pas à ranger à leur place la plus appropriée, à savoir nos bibliothèques ? Car depuis février dernier, le Peuple camerounais a déterminé la nature de son combat, et demande à la Diaspora camerounaise une seule chose : choisir.
Par Ndzana Seme

03/18/2008 - En fin février dernier, nos enfants, petits frères et petites sœurs, autant élèves qu'étudiants et chômeurs, dont le destin commun est qu'ils sont nés au cours du règne de Paul Biya, sont nourris toute leur vie durant uniquement des discours de la crise économique présentée comme une fatalité, sont privés de tout espoir de bien-être et ne sont voués qu'à la mort d'une façon ou d'une autre, sont descendus dans rues dans un mouvement général et désespéré de désobéissance populaire.

En bloquant l'activité économique du pays pendant quelques jours, la jeunesse camerounaise a décidé instinctivement et collectivement que seule l'insurrection populaire viendra à bout du régime gouvernant qui les cloue dans la fatalité de la pauvreté et qui les terrorise depuis le jour où ils ont eu la malchance de naître au mauvais moment de l'histoire.

Notre jeunesse, tout en se faisant massacrer dans les rues qui les ont vu naître, sur les pas de ses Ancêtres anticolonialistes et nationalistes, nous a envoyé le message clair selon lequel l'on ne vient pas à bout d'un régime despotique en obéissant à ses ordres et à ses règles. Il faut plutôt désobéir systématiquement en s'opposant par tous les moyens disponibles, y compris et surtout par la violence, à toute décision ou volonté du régime répressif et corrompu si l'on veut le renverser.

Contre l'insurrection populaire, la solution de la répression sanglante et sécessionniste de Paul Biya

Aux revendications de ces jeunes, qui auraient tous pu être ses enfants et arrières petits enfants et que tout Aîné africain respectable a pour devoir de protéger, le vieux dictateur camerounais a répondu par son ordre de tirer sans pitié. Et ses bourreaux ont tiré dans les foules, tuant par dizaines, blessant par centaines, arrêtant par milliers, distribuant arbitrairement de lourdes peines de prison lors des procès expéditifs, et assassinant individuellement tous ceux qu'ils soupçonnaient comme les meneurs. Et leur campagne d'épuration se poursuit encore.

Ceux de nos officiers, tel le général Douala Massango, qui ont refusé d'obéir aux mauvais ordres leur demandant de massacrer les populations, contrairement à la mission de l'armée de défendre le pays contre une agression armée souvent extérieure, ont été sanctionnés en perdant leurs postes de commandement et probablement bientôt leur propre vie.

Pour exprimer plus clairement la position du régime de Paul Biya, ceux qui s'autoproclament " élites " Beti du Mfoundi - le département qui héberge les institutions du Cameroun - ont déclaré sans hésitation qu'ils sont sur pied de guerre, prêts à adopter la solution sécessionniste que seuls certains compatriotes anglophones défendaient jusqu'ici, si jamais les " allogènes " et autre " prédateurs venus d'ailleurs " paralysent encore leur ville de Yaoundé par des manifestations contre leur régime.

L'un des signataires de la déclaration tribaliste annonçant clairement la fin de la Nation camerounaise, le ministre de la santé Mama Fouda André,  reste toujours en poste malgré une telle position antipatriotique clairement exprimée. En maintenant Mama Fouda dans son gouvernement, Paul Biya a persisté et signé qu'il est prêt à faire éclater la Nation camerounaise par le biais d'une guerre civile et la sécession du pays Beti s'il était enlevé du pouvoir.

La Diaspora peut-elle sauver la Nation camerounaise ?

Comme on le voit, lorsque la jeunesse camerounaise ose demander le changement de gouvernement qui mettrait fin à sa souffrance, le pouvoir de Paul Biya répond par la répression sanglante et la menace de mener le Cameroun dans la guerre civile et la sécession du pays Beti - même comme il faut se demander quel " pays " exactement, tant il y a les Ewondo, les Eton, les Bulu, les Nnanga, les Maka, etc., dont l'expression de l'accord sur un tel projet reste fort questionnable. Une menace de sécession qui vient s'ajouter à celle que réclament depuis quelques années certains intellectuels occidentalistes anglophones.

Pourtant, ce que nous avons en commun et qui nous unit dans la Diaspora, c'est le Cameroun, c'est la Nation camerounaise. Paul Biya nous dit aujourd'hui que sans lui cette Nation, ce Cameroun berceau de nos Ancêtres, volera tout simplement en éclats.

Nous ne pouvons plus nous appuyer sur les fameux leaders des partis politiques, que notre jeunesse combattante vient de nous montrer comme autant de traîtres. Traîtres à juste titre parce que, incapables pour beaucoup de freiner leurs appels du ventre et leurs ambitions de prise du pouvoir dans la facilité et la vente des promesses illusoires, ont cautionné les élections gagnées d'avance de Paul Biya et lui permettent aujourd'hui de se réclamer d'une fausse légitimité populaire.

Nous ne pouvons plus prescrire, fidèles que nous sommes aux écoles occidentales nous ayant enfoncé dans la tête que la république est la seule forme de gouvernement acceptable, la solution électorale pluraliste comme seule voie pour l'alternance au pouvoir, parce qu'une telle solution a échoué devant la mauvaise foi de ceux qui ont l'art de la manipulation des règles républicaines.

Souvenons-nous de l'expérience vécue lorsque nous sommes arrivés pour la première fois en terre d'exil. Pour ceux qui ont atterri en Occident comme moi, non pas dans une famille camerounaise mais plutôt dans une localité inconnue, souvenons nous du sentiment de solitude dans un milieu où les gens vous regardent comme un extraterrestre parce que, comme un enfant vous devez apprendre à vous insérer dans une société régie par leurs manières de voir et de faire.

Souvenons-nous comment nous nous sentions soulagés lorsque nous rencontrions le premier Africain. Souvenons-nous alors comment nous nous sentions comblés lorsque nous rencontrions le premier Camerounais, lorsque nous mangions ensemble le ndolé, le achu ou le nnam ngouan. Dans tous les cas dans l'association Cameroonian Community of Connecticut, j'avais observé et partagé une telle joie intense à plusieurs occasions. Je suis certain que chacun d'entre nous en a goûté.

A l'étranger, le véritable bonheur se trouve derrière nous, au Cameroun où nous l'avons laissé, alors qu'ici nous ne nous battons que pour pouvoir survivre sur une société qui nous est généralement hostile tellement elle ne cesse de nous regarder comme autant d'extraterrestres, même quand nous adoptons l'assimilation qu'elle nous impose comme condition d'acceptation.

Passer de la logique des divisions à celle de l'union dans la lutte pour la Nation

Malgré un tel fort sentiment nationaliste, il est sidérant d'observer à l'étranger des Camerounais qui se renferment encore dans le tribalisme, que le régime Biya utilise justement comme spectre pour la domination de notre Peuple.
Pourquoi devons-nous nous montrer aussi ignorants pour céder aux sirènes racistes occidentales qui affirment depuis la colonisation que les Africains ne sont que palabres et conflits tribalistes, que leurs gouvernants suppôts se chargent régulièrement de fomenter pour se donner raison et dominer nos peuples par la terreur ? Tout tribaliste camerounais est en fait un ignorant qui sert, souvent sans le réaliser, les intérêts du régime néocolonial aujourd'hui incarné par Paul Biya.

L'autre virus qui détruit le nationalisme camerounais à l'étranger, ce sont les querelles de leadership. Reflet ahurissant du système néocolonial qui alloue à qui il veut le statut d'élite ouvrant les juteuses portes politiques, les associations des Camerounais donnent lieu à des conflits de leadership qui sapent depuis des années la volonté générale exprimée d'aider les populations de notre pays. Ils faut bien sûr reconnaître que, comme au pays, le régime dictatorial infiltre toutes nos associations par des indics corrompus, que l'on reconnaît souvent par leurs critiques acerbes toutes les fois qu'une stratégie commune est arrêtée contre le régime Biya, en la torpillant sous des apparences d'intellectualisme.

En levant les obstacles du tribalisme, en mettant de côté les conflits de leadership dans nos associations, et en décidant d'aller à l'école de nos jeunes héros qui nous ont montré il y a quelques semaines que le Peuple peut avancer même en l'absence des leaders, la Diaspora camerounaise reste en ce moment précis de l'histoire avec un seul choix : suivre notre Peuple, ou alors ne pas le suivre en l'affrontant.

S'il faut suivre notre Peuple, il faudra alors que la Diaspora camerounaise organise sa contribution dans la lutte patriotique nationale, qui peut revêtir différentes formes, dont la plus facile est financière. Sous une seule contrainte: maintenant.

©2003 The African Independent, Inc. All rights to republication are reserved
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