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Le site du Conseil National pour la Résistance - Mouvement Umnyobiste (CNR - MUN)
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26 avril 2010

Les assassins de la République:la mort de Bisbi N'gota raconté par Anicet Ekanè


Bibi Ngota est mort. Assassiné. Par qui ? Bon sang, par les mêmes, les Assassins de la République, les salauds !

C’est le 5 février dernier que Bibi Ngota est enlevé avec d’autres journalistes, Serges Sabouang et Hervé Simon Nko’o. Ils sont conduits à la Direction générale des renseignements extérieurs (Dgre) dans le quartier du Lac à Yaoundé. Dès leur arrivée, ils subissent des interrogatoires musclés et de mauvais traitements. Ngota évoque sa maladie aux enquêteurs pour obtenir plus de ménagement, sans succès. Bibi Ngota sera sévèrement torturé au point de se relâcher. Il souffre d’une hernie et d’une hypertension artérielle aiguë. Son tortionnaire, qui se fait appeler Dakolé, (nous taisons pour le moment sa véritable identité) l’oblige à nettoyer à mains nues les matières fécales. Mais effrayée par son état de santé, la Dgre le relâche plus tôt que Nko’o et Sabouang. Traumatisé par les actes barbares subis dans les sous-sols de la Dgre, Bibi Ngota se réfugie dans son village, près d’Ebolowa, pendant quelques temps, avant de rentrer à Yaoundé se faire soigner à l’hôpital de Biyem Assi.

Fidèles à leurs sales habitudes, les assassins de la République s’acharnent sur une victime considérablement diminuée. Esso Laurent dépose, enfin, une plainte en règle, acculé par les dénonciations d’Henriette Ekwè sur les tortures subies par son confrère Bibi Ngota. En effet, c’est sur son lit d’hôpital que Bibi Ngota est cueilli par les éléments de la police judiciaire, vers les cellules infectes de cette institution. Les témoignages de ses codétenus, des amis qui lui rendent visite et de sa pauvre maman malade, sont tout simplement pathétiques. Bibi se meurt dans l’indifférence totale de ses assassins. Et lorsqu’il est placé en détention « provisoire » à Kondengui, c’est un mort vivant qu’on achève froidement et qui dit, dans un dernier souffle de détresse, à sa pauvre maman inconsolable « maman, je sens la mort venir ». La sentence n’est pas venue du tribunal, elle est venue du « plaignant » : « A mort ! », et vive la détention « provisoire ». A quoi servent les tribunaux et la Justice si les assassins ont le droit de vie et de mort sur les citoyens kamerunais. La famille a pourtant versé plus de 200 000 francs Cfa de rançon, exigés par les autorités médicales de la prison de Kodengui pour le soigner.

Certaines « âmes sensibles » fulminent déjà. Anicet Ekanè exagère. Que nenni ! Ceux qui connaissent ces gens-là, ceux qui les ont côtoyés, ceux qui ont eu affaire à eux, savent bien que je suis en deçà de la réalité du cynisme de ces assassins. Ce n’est point une fixation sur Laurent Esso, le pays est infesté de ce genre d’individus. Cette macabre affaire va bien au-delà de la liberté d’expression et de la protection des journalistes. Elle nous interpelle sur la mentalité des gens qui dirigent encore ce pays. Pour eux, on n’a jamais quitté le parti unique et la dictature. Tout ce que le peuple a arraché de haute lutte comme changements institutionnels, ils s’en moquent royalement.

Les menaces adressées à Henriette au sujet de cette affaire, sous la pression de Laurent Esso, démontrent à souhait l’étendue de l’arrogance et du sentiment d’impunité totale dont se targuent ces assassins. Maintenant que l’affaire a pris une dimension planétaire, ils adoptent un profil bas. Mêmes les élucubrations du gouvernement par la voix du nouveau chouchou de Paul Biya, élucubrations qui ont mis ce dernier très mal face à la presse pour justifier l’assassinat, ne pourront pas dédouaner les bourreaux de Bibi Ngota.

Quelque soit l’angle sous lequel on aborde un sujet aussi gravissime, la responsabilité du chef de l’Etat est engagée. Il ne peut pas se contenter d’observer, de loin, les conséquences d’un acte irréfléchi et lâche qui ternit l’image du pays, au point de recevoir des coups de semonce du Quai d’Orsay, le Ministère français des relations extérieures, du département d’Etat américain et d’une multitude d’organisations de défense des droits de l’Homme. Il ne peut plus se contenter de commissions d’enquêtes maison, diligentées par les assassins eux-mêmes ou leurs complices. Vendredi dernier, pendant que le ministre de la Communication s’évertuait laborieusement à justifier l’injustifiable, la dépouille de Bibi Ngota était subrepticement extraite de la morgue sur ordre de Laurent Esso (encore lui) pour une autopsie douteuse. Cette dernière pourrait se conclure par une vaseuse thèse de l’empoisonnement ou d’un hypothétique décès par le Vih/sida. Les salauds ! Ou bien le Chef de l’Etat se démarque franchement de ces pratiques d’un autre âge, où il donne le sentiment d’être un prisonnier consentant d’une bande d’assassins sans scrupules. Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es. Le Chef de l’Etat peut sévir, il doit sévir. Il est bien des choses qui paraissent impossibles tant qu’on ne les a pas tentées.

En tout cas, le sang Bibi Ngota et de tous les autres innocentes victimes, empoisonnera la vie de tous les attardés assassins de République.

Décidément, il faut s’attendre à payer cher le prix pour la liberté et les droits de l’Homme au Kamerun. Les assassins de la République nous le rappellent tout le temps.

Anicet EKANE, Patriote engagé

Militant du MANIDEM

Tél : (237) 94 08 50 40

E-mail : ekanicet@yahoo.fr

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