Réaction du CODE aux élucubrations de Biyiti Bi Essam dans "Cameroon-Mensonge"
« Faut-il vous laisser continuer vos crimes pluriels contre le Cameroun? »
Biyiti, le Goebbels des tropiques, fait l'apologie des crimes du régime Biya!
Réponse du CODE à la tribune cynique de M. Biyiti Bi
Essam, Ministre de la Communication du régime Biya, parue dans Cameroun Tribune le 4-03-2009
Le CODE,
organisation de droit belge, enregistrée sous le n°0082113, a été violemment pris à partie dans une tribune parue dans le
quotidien pro-gouvernemental « Cameroon-Tibune » du 04 mars et
signée de M. Jean Pierre Biyiti bi Essam, ministre de la communication du
gouvernement illégitime, criminel et corrompu de Paul Biya. Un proverbe
africain nous rappelle une sagesse que M. Biyiti Bi Essam n’a pas encore eu
l’occasion de méditer : « Si vous n’avez pas honte, ayez au
moins pitié ». De cette sagesse qu’il devrait manifester
maintenant que se profile à l’horizon des criminels qui tyrannisent le
Cameroun, ce que son collègue Jacques Famé Ndongo a récemment nommé en
tremblant « un jour suspect où certains porteront une étoile pour avoir
appartenu au RDPC », Biyiti Bi Essam n’en a manifestement cure. Biyiti Bi
Essam s’attaque au peuple camerounais en plein deuil, violant une autre règle
élémentaire de la sagesse africaine : le respect des morts et de
l’affliction de ceux qui ont perdu leurs enfants et leurs parents. Ces morts
qu’il qualifie implicitement de pyromanes, et dont il justifie par conséquent
les assassinats.
Dans cette
tribune, M. Biyiti Bi Essam jubile cyniquement, tel un vampire repu de sang
innocent, sur les tombes fraîches des près de 150 Camerounais que le régime a
précipité dans la mort abjecte en février-mars 2008, parce qu’ils manifestaient
leur colère contre le tripatouillage de la constitution et contre la misère, la
vie chère, la corruption généralisée du pouvoir, sa violence répétitive, la
faim, le chômage, l’absence de perspective d’avenir, etc.
Et pour le CODE,
ce qui s’est passé en février 2008, dans les principales villes du pays, ne
sont pas des « événements », mais sont bien « Les Massacres de
février 2008 ». Si M. Biyiti veut être cohérent avec lui-même, conformément
au titre de sa tribune, il devrait plutôt, lui, parler des « incendies de
février 2008 » ! Le peuple camerounais, qui a subi directement et
indirectement ces Massacres, jugera s’il s’agissait d’une prétendue « mise
à sac » de Douala (d’où viennent donc les photos de chars dans Yaoundé,
pourquoi avoir séquestré le maire de Penja, Lapiro, Joe la Conscience,
etc. ?) ou plutôt de Massacres d’un peuple et notamment d’une jeunesse qui
ne faisaient que, comme d’autres dans le monde à la même époque, crier sa famine
et son désespoir de devoir encore supporter l’autocrate après 2011.
En effet, les
peuples ivoirien, haïtien, mauritanien, sénégalais, guinéen, burkinabé,
zimbabwéen et même ouzbek ont aussi manifesté à la même période. Ils ont
manifesté sans drame, sans morts, tout au plus 6 à Haïti, dus aux mouvements de
foule et non aux balles des policiers. Ces gouvernements aiment-ils moins
Abidjan, Port-au-Prince, Nouakchott, Dakar, Conakry, Ouagadougou, Harare ou
Tachkent que le régime dictatorial et sanguinaire de Yaoundé n’aime Douala qu’il
prétend avoir sauvé des flammes contre 40 morts ? Le seul feu que l’on a
vu en février 2008, c’est le feu ouvert sur les manifestants pacifiques par les
forces au service du régime.
Pourtant, où était
la menace ? En quoi le peuple et la jeunesse camerounaises sont-il réputés
plus vandales que les autres peuples cités ci-dessus dont certains sont
d’ailleurs plus coutumiers des guerres et des violences que le peuple
camerounais ? Les centaines de jeunes sur qui la police a tiré sur le pont
du Wouri et dont plusieurs dizaines sont tombés dans le fleuve n’étaient ni
armés, ni occupés à brûler, et n’avaient pas annoncé leur intention de brûler
quoi que ce soit. Pourquoi avoir donc tiré sur ces jeunes manifestants
pacifiques, si M. Biya et ses complices n’étaient pas mus par la volonté de
verser du sang innocent ? M. Jacques Tiwa, expert-comptable et chef
d’entreprise, mais aussi opposant membre d’une organisation du CODE a été tué,
au carrefour Ndokoti le 29 février alors qu’il n’y avait plus de manifestations
dans la ville de Douala, par une unité de l’armée envoyée spécialement pour
commettre cette sale besogne. Etait-il aussi en train de « brûler
Douala » ?
Les morts de février 2008 crient justice!
Douala que
l’homme-lion-dévoreur-d’enfants-manifestants méprise quand il clame
« Quand Yaoundé respire, le Cameroun vit », ou qu’il provoque quand,
après l’avoir fui pendant des mois, il y revient en douce pérorer « Me
voici alors à Douala » ? C’est ce Douala-là que, d’après Biyiti bi
Essam, le régime de Biya prétend avoir protégé en versant des rivières de
sang ?
Ce dont Biyiti bi
Essam veut détourner l’attention en s’essayant désespérément à démonter les
« non-événements » que le CODE a organisés à Bruxelles mais qui l’ont
apparemment quand même atteint, c’est qu’en même temps que la faim, le peuple
camerounais était en train de réagir à la disparition de l’espoir qu’il
caressait patiemment de voir Biya partir, enfin ! en 2011. A vrai dire,
voilà pourquoi Biyiti bi Essam, son patron et ses comparses ont versé des rivières
de sang : pour ne pas entendre le peuple qui disait « Non ! On a
trop attendu ! On ne pourra plus supporter Biya après 2011 ! ».
Ce n’est pas pour
protéger Douala ! Quel grotesque alibi ! La honte n’existe vraiment
plus dans la conscience de ce régime, un régime « sanguinaire »,
c’est-à-dire qui fait couler le sang. Et là où le sang a coulé, la justice,
toute la justice, doit passer.
M. Biyiti a-t-il
oublié les médailles pourries qu’ont récolté pour les mêmes basses œuvres les
Kontchou Kouomegni, Moukoko Mbonjo, Titus Edzoa, Atangana Mebara, Abah Abah, et
bien d’autres langues fourchues mises au service douteux du Renouveau
National ? Que M. Biyiti, l’avocat et complice des Massacres de février
2008, profite au maximum des derniers moments de jouissance que ce régime
sanguinaire lui assure, le temps qu’il soit déchu. L’histoire a bien pris note
de sa tribune, qui est clairement une « apologie de crimes », forme
de complicité active dans les Massacres de février 2008. Le CODE espère que M.
Biyiti aura le courage, le jour où son patron et lui seront convoqués devant la
justice nationale ou internationale, de répéter qu’ils ont eu raison de tuer de
pauvres innocents aux mains nues, au bancal motif qu’ils « brûlaient
Douala » ! Et ce ne sont ni les morts de février 2008, ni les nôtres
s’il prenait à ce régime l’envie de nous faire taire aussi, qui le dispenseront
de répondre de ses actes. Que personne ne se trompe. Le Cameroun aussi aura son
heure changement radical. Cette heure est à notre porte, et elle arrive plus
tôt que certains ne croient.
Mais voyons comment notre
petit Goebbels national s’essaie à ruer dans les brancards. Le CODE observe
que :
1) Le propos de M.
Biyiti Bi Essam pue la contradiction à distance. Il y a un abîme entre les
faits supposés et l’accusation. Comment M. Biyiti peut-il d’une part prétendre
que le CODE n’est constitué que de deux groupuscules de onze et quinze
personnes, relayées selon ses délires paranoïaques par le seul député Jean
Michel Nitcheu au Cameroun, et d’autre part, soutenir à la fin de son texte
qu’il s’agit « d’une vaste entreprise concertée
d’instrumentalisation forcenée des événements de février 2008 » ?
Pourquoi répondre au CODE s’il ne représente qu’une poignée de quidams de la
diaspora ? En effet, 11+15, cela fait bien 26 ans de pouvoir injuste à
balayer de notre Histoire ! Il est clair que M. Biyiti Bi Essam craint,
plus que toute autre chose, la colère vengeresse du peuple camerounais qui
jugera sans conteste les assassins de février 2008.
2) M. Biyiti Bi Essam, dans sa tentative maladroite de voler au secours des restes branlants du dictateur Biya Bi Mvondo, attente ouvertement à la liberté de réunion, de presse, d’expression et d’association. Les camerounais qui ont manifesté ou se sont réunis à Bruxelles contre les crimes du régime Biya, ont-ils violé les lois belges, les lois camerounaises ou les lois internationales? Aucunement. Mais M. Biyiti Bi Essam ne peut s’empêcher de menacer à nouveau les médias privés que le régime RDPC-Biya torture et musèle à volonté, et de vitupérer contre des manifestations qui n’ont fait que dire une et une seule exigence : arrêtez d’assassiner notre peuple, laissez s’instaurer dans la justice et la transparence, un véritable Etat de droit au Cameroun ! Faudra t-il donc que le Tribunal Pénal International condamne messieurs Biya, Biyiti, Inoni, Nkuété, Cavaye Yéguié et Cie à ne plus sortir du Cameroun pour qu’ils prennent la mesure des outrages qu’ils commettent contre notre peuple ? Veulent-ils condamner le peuple camerounais à un face-à-face tragique avec eux pour mesurer son exaspération ? Le CODE maintient que toutes les camerounaises et tous les camerounais - Brice Nitcheu et Moïse Essoh en sont - ont le droit et le devoir de protester vigoureusement contre ce régime et d’en vouloir la fin ! Cette résistance est un devoir imprescriptible, dont dépend la survie du peuple camerounais !
Biyiti et Paul Biya bientôt poursuivis pour crimes contre l'humanité! Rira bien qui rira le dernier!
3) M. Biyiti Bi Essam
profère des menaces explicites contre Mme Madeleine AFITE, responsable de
l’ACAT-Cameroun, qui a eu la vigilance, la vaillance et le professionnalisme de
donner au jour le jour le décompte des crimes du régime Biya contre les
citoyens camerounais en février 2008. Aussi ne s’empêche t-il pas
d’écrire : « preuve que Dame Afité se fait peur, veut faire peur. Et
surtout veut vendre la peur ». Le fait est manifeste : en insistant
par trois fois sur le mot « peur », Biyiti Bi Essam veut en réalité
faire peur et vendre la peur à Madame AFITE. Mais c’est mal connaître cette
Dame dont le courage et la témérité sont appréciés de tous. Et si donc Mme
AFITE fabule, comme le prétend l’affabulateur Biyiti, et que son lui, son
patron et les siens ne se reprochent rien, qu’ils acceptent donc qu’une
Commission d’Enquête internationale (ONU, UA, ONG nationales et
internationales, comme le CODE et les ONDH locales ne cessent de le réclamer
depuis février 2008) l’atteste une bonne fois pour toutes. Et qu’il explique
pourquoi le gouvernement camerounais a annulé une visite d’Amnesty
International prévu en mars 2008.
Le CODE engage clairement ici la responsabilité personnelle de M. Biyiti
Bi Essam et du régime RDPC-Biya quant à toute atteinte éventuelle à la sécurité
de notre digne, compétente et valeureuse concitoyenne. La logique de la
Terreur, qui vise à perpétuer dans notre pays le diktat des escadrons de la
mort du régime Biya, se retournera coûte que vaille contre ses auteurs. Ce
n’est pas le peuple qui doit craindre le dictateur, c’est le dictateur qui doit
craindre le peuple : où sont donc les Ceaucescu ? Les
Duvallier ? Les Mobutu ? Les Idi Amin Dada ? Les Ahidjo ?
Les Lassana Conté ? Qui doute un seul instant que ce régime, qui scolarise
presque tous ses enfants à l’étranger, s’enfuira peureusement à leurs côtés
quand notre peuple prendra méthodiquement toutes ses responsabilités ? M.
Biyiti Bi Essam a-t-il oublié le type de concertation qui remplit aujourd’hui
nos prisons de ses anciens collègues du RDPC et du Gouvernement ? Une
concertation minoritaire de pilleurs, de criminels, de menteurs peut-elle
réussir indéfiniment contre un peuple concerté ?
4) Mais venons-en au
clou de cette tribune perfide de M. Biyiti Bi Essam. Sa manœuvre finale porte
sur l’instrumentalisation de la ville de Douala et des oppositions
artificielles créées par la politique du RDPC entre de prétendus allogènes et
autochtones inventés de toutes pièces par la géostratégie néocoloniale. D’abord, le titre
de la tribune connote implicitement l’idée que ce sont « ceux qui font boutique » qui
veulent brûler Douala, et une autre phrase désigne, en plus du CODE
: « Que les Députés du Wouri répondent ».
De quels faiseurs de boutiques Biyiti Bi Essam veut-il faire les boucs
émissaires des manifestations de février 2008 ? Les jeunes assassinés dans
nos rues étaient-ils tous des boutiquiers ? Etait-ce une révolte de
boutiquiers ? Quel intérêt au demeurant des boutiquiers ont-ils à ce que
la ville de Douala où ils font boutique brûle ? Biyiti ne pouvant assumer
ses insinuations notoirement ethnicistes, se défausse alors : « Que
les Députés du Wouri répondent ». Mais Jean-Michel Nintcheu, député du
Wouri n’a-t-il pas déjà répondu ? Jean-Jacques Ekindi, député du Wouri
n’a-t-il pas répondu ? N’ont-ils pas tous dénoncé les crimes commis par le
pouvoir contre la jeunesse en 2008 ? Douala n’est-elle que l’affaire des
gens du Wouri ? Sommes-nous désormais dans une Confédération de
Bantoustans ? En réalité, Biyiti Bi Essam veut faire appel à la coterie
tribaliste du RDPC qui chaque fois se fait passer pour représentante des
intérêts des « vrais enfants de Douala ». Il en appelle aux réflexes
ethnicistes qui permettent depuis la Colonisation de distraire les Camerounais
du problème national en les opposant artificiellement les uns aux autres.
Mieux encore, M. Biyiti Bi Essam néglige un fait saillant : les
manifestations de février ont embrasé la plupart des grandes villes du pays, y
compris le quartier d’Etoudi à Yaoundé, forteresse réputée imprenable du petit
prince sanguinaire. Elles étaient largement nationales, comme la misère
produite par ce régime l’est largement. M. Biyiti Bi Essam veut généraliser le
concept d’auto-défense testé sur les campus de la Capitale et durant les Villes
Mortes contre le peuple camerounais. Sait-il au moins que dans le Sud et le
Centre du pays, où le livre de notre compatriote Charles Ateba Eyene a ouvert
la boîte de Pandore, les paradoxes du Pays Organisateur ont poussé les citoyens
à se communiquer la maxime : « même morts, on pourra dire
« non » un jour à Biya ? »
Le CODE rappelle au pouvoir dictatorial et corrompu que la crise de
confiance qui le sépare du peuple camerounais est irréversible. Elle ne peut
conduire qu’à un douloureux divorce, qui a déjà eu lieu depuis au moins
1990 ! Et c’est sur les barricades du peuple en colère que finissent
souvent les pouvoirs psychopathes, à défaut de se soumettre au verdict des
urnes.
Le CODE ne peut donc s’empêcher de poser à M. Biyiti Bi Essam, au
dictateur Biya et à son régime qui jouit sur les Camerounais assassinés, la
vraie question de l’heure :
« Faut-il
vous laisser continuer ? »
Le CODE dit « non », « non » et « non »
encore ! C’est le peuple camerounais qui aura raison de vous, et il y
travaillera d’autant plus ardemment que votre mépris pour lui vous
aveuglera ! C’est aux tueurs du peuple et non au peuple de trembler !
C’est aux pilleurs du peuple et non au peuple de trembler ! C’est aux
manipulateurs du peuple et non au peuple de trembler !
Les morts de février 2008
seront célébrés au Cameroun, bien après votre chute, jusqu’à la fin des
temps !
NOUS NOUS Y ENGAGEONS !
Dr Moïse ESSOH ; Secrétaire Exécutif du CODE
G. TENE SOP ; Secrétaire à la Communication du CODE
Dr Patrice NDJOUMI, Membre du Comité de coordination du CODE
Magloire ZINTCHEM, Membre du Comité de coordination du COD